Le pire est derrière nous, selon le Dr KaRl Weiss

Comparant le variant Omicron au « gâteau chef-d’œuvre » d’un pâtissier qui, satisfait de sa recette, ne chercherait plus à l’améliorer, le DKarl Weiss, chef de la division des maladies infectieuses de l’Hôpital général juif de Montréal, croit que d’autres variants de la COVID-19 verront le jour dans les prochains mois, mais qu’il est « peu probable » qu’un variant ayant une aussi grande incidence sur la société ne se développe.

« Est-ce qu’on va avoir d’autres variants ? Certainement. Mais je vous dirais que la probabilité, c’est qu’Omicron est une tellement bonne recette pour le virus que le virus n’a peut-être pas trop envie de changer sa recette. »

Le DWeiss prenait part à une conférence virtuelle intitulée « Vers l’endémie, apprendre à vivre avec le virus », mercredi midi, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le DWeiss a expliqué que « la COVID n’est pas tout à fait une nouvelle influenza ». La maladie demeure « plus inflammatoire » et entraîne « une mortalité plus élevée ». À cela s’ajoute le syndrome de la COVID longue et le fait que le virus se transmette par aérosols, et donc sur de plus longues distances que la grippe. « Mais contrairement à l’influenza, nous avons beaucoup plus de vaccins, de bien meilleurs vaccins, et beaucoup plus de médicaments [contre la COVID] », note le DWeiss.

Selon le médecin spécialiste, le pire est vraiment derrière nous avec la pandémie, même si d’autres vagues sont à prévoir. Notamment parce que l’immunité collective au Québec « est atteinte ».

« On n’a jamais eu, dans notre histoire, quelque chose pour lequel on a eu autant d’immunité, sauf peut-être la varicelle à une certaine époque. »

— Le DKarl Weiss, chef de la division des maladies infectieuses de l’Hôpital général juif de Montréal

Selon lui, cela fera en sorte que « dans le futur, notre réponse à ce virus-là risque d’être beaucoup moins sévère », même si d’autres doses de vaccin contre la COVID-19 seront nécessaires.

Pour l’avenir, le DWeiss suggère la création de « centres de traitement intégrés de la COVID » à l’extérieur des hôpitaux, où les gens pourraient aller se faire tester, se faire offrir des médicaments au besoin et se faire vacciner. « On veut hospitaliser le moins de gens possible. Garder les patients à l’externe. Si l’hôpital ne déborde pas, on n’aura pas besoin de fermer la société », dit-il.

Selon le DWeiss, il est évident que « l’approche dans le futur ne pourra pas être celle du passé ». « On devrait avoir une société fonctionnelle qui utilise tous les moyens pour que la COVID puisse être maîtrisée », dit-il.

Un bilan stable

Les hospitalisations liées à la COVID-19 ont poursuivi mercredi leur descente à l’échelle du Québec, avec une nouvelle baisse de 30. À ce jour, 1222 patients demeurent hospitalisés en lien avec le virus, dont 69 aux soins intensifs (- 8).

Pour l’heure, les 1222 personnes hospitalisées représentent une baisse de 12 % par rapport à la semaine dernière. La baisse est de 16 % sur une semaine aux soins intensifs. Quant à eux, les six décès supplémentaires rapportés ont amené la moyenne quotidienne à environ 16, ce qui représente une faible baisse de 2 % sur une période d’une semaine.

Les autorités ont aussi signalé 1426 nouveaux cas de COVID-19, ce qui porte à 1124 la moyenne quotidienne sur une période de sept jours, en baisse de 7 % sur une semaine.

Du côté de la vaccination, la campagne québécoise continue de ralentir. Mardi, à peine 4940 doses supplémentaires ont été administrées. La province administre environ 6800 doses par jour actuellement, un chiffre en constante baisse. À ce jour, 86,6 % de la population québécoise a reçu une dose de vaccin, 82,5 % en a maintenant reçu deux et 49,1 % des Québécois ont reçu trois doses.

L’Ontario déconfine davantage

Plus à l’ouest, l’Ontario a annoncé mercredi son intention de supprimer le 21 mars le port obligatoire du masque dans la plupart des lieux publics, y compris les écoles et les garderies. Le gouvernement de Doug Ford mettra aussi fin le 27 avril à toutes les mesures sanitaires restantes, ce qui laissera aux seuls individus la responsabilité de leur protection contre la COVID-19.

« On doit reconnaître qu’on ne peut pas imposer le masque indéfiniment, que ça doit finalement être un choix individuel, basé sur l’évaluation des risques de chacun », a expliqué à ce sujet le médecin-hygiéniste en chef de l’Ontario, le DKieran Moore.

L’Ontario mettra également à jour ses rapports sur les décès liés à la COVID-19. À compter de vendredi, le gouvernement déterminera si la COVID-19 a « causé » un décès ou « contribué » à un décès, ou si la cause du décès est inconnue ou manquante. La province déclarera aussi les décès selon le statut vaccinal et le groupe d’âge.

— Avec la collaboration de Pierre-André Normandin et de Marie-Eve Morasse, La Presse

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